- deleatur
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• 1797; mot lat. « qu'il soit effacé »♦ Typogr. Signe ressemblant à un delta grec minuscule (δ) et servant à indiquer sur les épreuves d'imprimerie qu'il faut supprimer qqch. Des deleatur. — On écrirait mieux un déléatur, des déléaturs.deleatur ou déléaturn. m. inv. TYPO Signe typographique (symbole indisponible ici) qui indique une suppression à effectuer sur une épreuve.⇒DELEATUR, subst. masc.Signe typographique dont la forme rappelle le
minuscule de l'écriture, employé pour indiquer sur une épreuve soumise à la correction, ce qu'il y a lieu de supprimer (un ou plusieurs signes de ponctuation ou lettres). Si vous saviez comme la virgule s'acharne et renaît sous le deleatur! (HUGO, Corresp., 1859, p. 304).
— P. métaph. :• C'est avec enchantement que demain, à mon réveil, je vais mettre le deleatur sur mon vieux désir de voir l'horizon exact où (...) le persécuteur d'hier [saint Paul] se changea en apôtre.BARRÈS, Une Enquête aux pays du Levant, t. 1, 1923, p. 142.Rem. On rencontre ds la docum. le terme déléaturer, verbe trans. Supprimer par le moyen du deleatur, lors de la correction d'épreuves d'imprimerie. La préface que j'avais écrite pour les « Caves », et que j'ai déléaturée sur épreuves (GIDE, Journal, 1914, p. 437).Prononc. et Orth. :[]. Fait partie des mots lat. non francisés dans lesquels l'e inaccentué, bien que sans accent aigu, se prononce comme [e] fermé : credo, deleatur, deliquium, delirium tremens, de profundis, desideratum, nota bene, requiem, secundo, semen contra, te deum, veni mecum, veto (cf. BUBEN 1935, § 20). Admis ds Ac. 1835-1932. On rencontre l'orth. francisée déléatur ds des manuels spécialisés (cf. MOMORO, Impr., 1794, p. 139; É. LECLERC, Nouv. Manuel typogr., 1932, p. 101). Étymol. et Hist. 1797 (GATTEL, Nouv. dict. lang. fr.). Mot lat., 3e pers. du sing. du subj. prés. de delere « détruire », littéralement « qu'il soit détruit ». Fréq. abs. littér. :7.
deleatur [deleatyʀ] n. m. invar.ÉTYM. 1797; mot lat. « qu'il soit effacé », 3e pers. du subjonctif présent passif de delere « effacer ».❖♦ Typogr. Signe ressemblant à un delta grec minuscule (δ) et servant à indiquer sur les épreuves d'imprimerie qu'il faut supprimer quelque chose. || Des deleatur. || Mettre un deleatur dans la marge en face d'un mot à retrancher. — Fig. :0 Robespierre fut l'effrayant correcteur d'épreuves de la Révolution. Il y mit son deleatur. Cet immense exemplaire du progrès, revu par lui, garde encore la lueur de sa prunelle sinistre.Hugo, Post-scriptum de ma vie, « Tas de pierres », V.❖DÉR. Déléaturer.
Encyclopédie Universelle. 2012.